Sujet: and it burns • chiles/blake Sam 17 Sep 2011 - 14:38
En un instant, sa vie s’était brisée. Ces quelques mots, ces quelques lignes l’avaient propulsé en enfer, un véritable enfer sur terre qui n’avait rien de chaud, rien de bruyant, rien de malin. Un vide, un vide froid et assourdissant, un vide au fond d’elle, autour d’elle. La fin de son monde. Brett était présent à ce rassemblement, Brett était là. Il y avait ri, il s’y était amusé. Et on l’avait tué, assassiné. Il était. Mort. Chiles ne voulait pas y croire, elle ne voulait pas y penser, elle ne voulait pas que cette lettre soit arrivée, elle voulait que le temps s’arrête. Pour toujours. Les mains tremblantes, elle lâcha la lettre et leva ses yeux remplis de larmes qui n’arrivaient pas à couler le long de ses joues face à elle. Elle voulait crier, elle voulait courir aussi loin que possible, le retrouver, le rattraper et le ramener auprès d’elle. Mais c’était impossible. Assise à son bureau au ministère, elle se sentait impuissante, impuissante et vide, impuissante et morte. Elle se leva, mécaniquement et rangea ses affaires. Mécaniquement. Elle passa devant ses collègues et ne dit rien, incapable de parler. Arrivant finalement dans le hall du ministère, elle fit alors face à l’étal du Daily Prophet qui titrait sur l’attentat de Diagon Alley et le vit. Son visage. Ce visage qu’elle ne reverrait plus jamais. « Les victimes de l’attentat identifiées […] Brett Adam Redgrave, employé du ministère de la magie » Elle réalisa alors que tout était vrai, elle réalisa qu’elle était seule, pour toujours. Ses larmes se libérèrent alors et commencèrent à inonder son visage, elle voulait fuir. Partir. Sans réfléchir, elle transplana. Elle ne savait pas où, elle n’y avait même pas pensé. Elle voulait juste être dans un endroit qui la protégerai, un endroit où elle pourrait tout oublier. Tout oublier.
Chiles arriva alors sur cette plage du Sud de l’Angleterre, cette crique où jamais personne n’allait. Elle l’avait découverte il y a des années de cela alors qu’elle n’était qu’une enfant. C’était un lieu où sa famille venait souvent en vacances, pour sortir un peu du tumulte de Londres. C’était également un lieu où Brett et elle se rendaient quand ils voulaient être au calme, c’était son lieu. A elle. A eux. Elle fixa l’horizon, ses yeux rouges ne s’arrêtant plus de pleurer. Ce calme l’étouffait, elle devait le briser, elle n’en pouvait plus, cette douleur, insoutenable, ce vide, ce mal, au fond d’elle. Elle avait l’impression que son cœur allait sortir de sa poitrine, qu’il allait exploser tant il semblait lourd et brisé. Sans prévenir, elle se mit alors à courir, courir le plus rapidement possible en direction de la mer et elle cria, de tout son corps, de toute sa voix. Elle cria, encore et encore. Elle ne pouvait plus s’arrêter, elle voulait que cette douleur sorte, elle voulait qu’elle disparaisse, que tout ça soit faux mais ce mal semblait increvable et plus elle criait, plus elle l’a torturait. Elle n’imaginait plus son avenir, elle n’imaginait plus rien, elle oubliait tout, elle ne voulait plus penser à rien. Elle ne pouvait plus vivre. Elle ne voulait plus vivre. Elle voulait le rejoindre.