► dans quelle maison avez-vous été réparti à poudlard ? Hissé sur ma tête de sorcière de premier cycle, le Choixpeau magique n’a pas hésité longtemps avant de m’envoyer chez les Gryffondors. Sur le coup, ce choix m’avait semblé grotesque – moi, courageuse ? Cela dit, une autre répartition l’eut été encore plus. Après tout, jamais je n’avais montré signe de l’ambition démesurée des vert et argent, encore moins de l’intelligence des bleu et bronze. Ma patience, loin d’être proverbiale, ne me destinait pas non plus à rejoindre les rangs des poufsouffles. Les années passant, ce choix ne se révéla finalement pas si absurde. ► quelle était votre matière préférée ? Si mes professeurs me trouvaient dissipée, je préférais le terme de passionnée. J’aimais toucher à tout, et mes préférences changeaient de semaine en semaine, plus radicalement que l’humeur d’un hypogriffe insulté. Ainsi, mon intérêt pour une matière ne durait jamais bien longtemps. Je me fascinais un jour pour les runes, avant de vouer un amour inconditionnel à la botanique, pour me réveiller le lendemain éprise de mon livre de potion. ► quelle est la composition de votre baguette ? Ventricule de cœur de dragon, serti dans un élégant bois de rose, le tout sur une longueur de 28,2cm. Ignorante en tout ce qui touche à l’art des baguettes magiques, je serai bien incapable d’en tirer une quelconque signification. ► quelle forme prend votre patronus ? Un faucon crécerelle à bande bleu, la forme animagus de ma jeune sœur. ► de quoi a l'air votre épouvantard ? Il a l’air d’un assassin, je suppose. Par quel autre terme décrire cet homme, qui ne surgit pas qu’à l’approche d’un épouvantard, mais également à l’approche de la nuit, lorsque mes rêves – mes cauchemars – prennent le pas sur la réalité. Je ne connais ni son nom, ni son histoire. La plupart du temps, même son apparence physique est floue. Mais je le sais, cet homme est destiné à me tuer, son regard impavide figeant le mien, sa baguette s’occupant du reste. ► vous avez le choix entre cinq potions : une potion d'amnésie, une potion de beauté, de la felix felicis (aussi appelée chance liquide), un philtre de confusion et du polynectar. laquelle va susciter votre désir et à quel type d'utilisation la réservez-vous ? Au premier abord, la potion d’amnésie semble tentante. L’oubli dans un flacon, la possibilité de prendre un nouveau départ sans se soucier des squelettes qui se cachent dans la penderie. Cependant, si les souvenirs disparaissent, les faits demeurent, eux, bien encrés dans la réalité. Au final, affronter mes démons en sachant qu’ils existent me semble préférable à quelques instants de sérénité volés. Non, je subtiliserai probablement un flacon de felix felicis. Une chance exceptionnelle, un sentiment de toute puissance ? L’impression déraisonnée qu’un nombre infini de possibilités s’ouvre soudain devant soit ? Oui, je pourrai faire avec. ► si vous possédiez deux miroirs à double sens, à qui confierez vous le second ? Je caresserai probablement l’idée de l’offrir à Wrenn, ma sœur. Avoir le loisir d’observer son sourire une dernière fois, m’assurer que la vie la traite aussi bien qu’elle le mérite. Et serrer le miroir contre mon cœur, dans un geste stupide, comme si c’était elle que j’étreignais. Cependant, j’écarterai vite cette idée. Si je peux la voir, l’inverse est vrai, et ce n’est plus une option. ► êtes vous plutôt quidditch ou plutôt échecs (façon sorcier, bien évidemment) ? Quidditch. Gardienne des Gryffondors trois années consécutives, j’ai toujours eu – semble-t-il – un don pour deviner les trajectoires improbables du Souaffle. Par ailleurs, je suis tellement lamentablement nulle aux échecs que mes pièces ont fini par se faire une raison, et s'enfuient à mon approche. Non sans m'insulter copieusement au préalable, la plupart du temps. ► quel est le fond de votre pensée concernant les moldus et, plus globalement, la situation globale actuelle - à laquelle ils sont très étroitement liés ? Je n’éprouve aucune haine à l’encontre des moldus, ni ne les considère comme inférieurs aux sorciers. Pas même si différents, au demeurant. Certainement aussi mégalomanes que les meilleurs d’entre nous. Faut-il les décimer, comme le prônent les deatheaters ? Non. Faut-il pour autant leur révéler notre existence ? Je n’y crois pas non plus. Les êtres humains, moldus comme sorciers, sont des créatures simples et primitives, la plupart du temps naturellement belliqueuse. C’est appeler aux complications que de croire autrement. Comme disait mon père, « chacun chez soi et les hypogriffes seront bien gardés ». ► quels sont les cinq qualificatifs que l'on utilise le plus fréquemment pour vous décrire ? souriante distante passionnée curieuse imprudente.

► « L’histoire de ma conception est tristement banale. Une jeune sorcière s’éprend d’un moldu insouciant. Lorsque ce dernier décline ses avances, l’amour de la sorcière devient obsession. Un flacon d’amortentia – le plus puissant des philtres d’amour – change de main. Deux mois plus tard, Marvin Thorpe épouse la jolie Gin Marley, ma mère, et peu de temps après, je vins au monde. » ► Aime jurer en gobelbabil, langue qu’elle trouve particulièrement insultante, avec ses sonorités sèches et impérieuses. Cependant, la plupart des termes qu’elle adopte pour injure n’en sont pas réellement. Bladvak, autrement dit « pioche », reste son préféré. ► Est persuadée qu’on n’est pas plus près de trouver un compromis quant à la situation globale actuelle que d’inventer des baguettes automatiques. ► Sa liste de relations sérieuses avec le sexe opposé se résume à un unique nom, qui remonte à ses quinze ans. Ce qui ne l'empêche évidemment pas d'entretenir un autre genre de relation. ► « J'avais treize ans lorsque ma première prophétie s'est imposée à moi. Gamine naïve et inconsciente, je m'imaginais déjà devenir la plus grande voyante que ce siècle eut connu. C'était il y a longtemps. » ► Vit seule dans un manoir hérité de sa mère biologique, sur Grimmauld Place, depuis maintenant trois ans. ► « Les six premières années de ma vie, je les ai vécues dans un orphelinat moldu. Bien sûr, je n’en garde que très peu de souvenir. Une camarade de dortoir imbuvable, un garçon aux yeux verts que je comptais épouser, des après midi sous la pluie et le rab de jus d’orange à la cantine, le matin. Et puis, le jour de mon sixième anniversaire, les premiers signes de ma magie se sont manifestés. Rien de bien incriminant, juste de quoi faire parler de moi. A partir de là, il ne fallut pas longtemps à Maverick Scott et à la petite Wrenn pour me trouver. » ► Il lui arrive de regretter de ne pas avoir poursuivi ses études. Vu sa situation, cela n’aurait donné rien de bon ; inutile de nourrir ambition et projets d’avenir quand l’avenir nous manque. Mais elle n’y peut rien, l’effervescence étudiante lui manque, par moment. ► Est la maîtresse d’un drahthaar à trois pattes, absolument mal fichu mais très affectueux. Il n’a rien de magique, aucun pouvoir qui le distingue. Elle l’a trouvé un soir, claudiquant sur une route du Londres moldu, l’air misérable. C’était une journée sans pour elle aussi. Elle s’était laissée aller à épancher son cœur sur l’animal, et lorsqu’il fut temps de partir, la bête s’est levée et l’a suivit. C’était il y a deux ans, et il n’a toujours pas de nom.

► 28 février 1987 ; naissance de la petite Cara Gin Marley Thorpe, dans un village sorcier à la lisière de Hastings, Angleterre. Gin Marley, sa sorcière de génitrice, meurt en couche.
► 3 mars 1987 ; libéré de l’emprise du filtre d’amour que lui prodiguait quotidiennement sa défunte femme, Marvin Thorpe, père et moldu, abandonne la petite Cara dans l’orphelinat le plus proche, à Hastings.
► 31 août 1992 ; premier acte de magie spontanée : par une chaude nuit d’été, la petite Cara âgée de 5 ans rêve de jus de pomme. Après un brusque réveil, elle trouve des dizaines de bouteilles sous son lit, dans le tiroir de sa table de chevet, sur l’étagère de son placard. Sous son oreiller. Toute provenant des cuisines de l’orphelinat. La razzia du jus de pomme n’a à ce jour pas encore été expliquée.
►octobre 1992 ; les manifestations de magie involontaire se multiplient. Dans la ville, on raconte que la petite Cara est un peu folle. Suffisamment folle semble-t-il, pour que Maverick Scott et Wrenn, sa gamine à la tête dure, s’y intéressent.
► 21 novembre 1992 ; Maverick Scott signe les papiers d’adoption, et Cara gagne un nom supplémentaire : Cara Gin Marley Thorpe Scott. La petite Wrenn gagne quant à elle une grande sœur.
► Hiver 1992 ; récupérant ses affaires personnelles de l’orphelinat, Cara découvre une série de cahiers à la reliure dorée lui appartenant. La première page est signée Ginevra Marley. Cara se jette alors avec délice dans les histoires rocambolesques de sa mère.
►Juillet 1995 ; Cara se met au quidditch, et se découvre un don pour deviner les trajectoires du souaffle, perchée sur son balai devant les buts. Wrenn la taquine – tu dois être voyante.
►1 septembre 1998 ; première rentrée à Poudlard pour Cara, alors âgée de 11 ans. La petite tête blonde est terrorisée à l’idée de quitter son père et sa sœur. Répartition à Gryffondor, au plus grand étonnement de la fillette. Ce choix n’aurait pu davantage la ravir : c’était la maison de Maverick.
► Rentrée 2000 ; troisième année à Poudlard pour Cara, l’heure de choisir de nouvelles options. Son choix se porte sur l’étude des runes, et la divination.
► 12 mars 2000 ; au sommet de la tour de divination, la mine perplexe, essayant de déchiffrer les secrets d’une boule de cristal, avec une motivation teintée d’un scepticisme certain ; Cara prophétie sa première vision. Elle ne se souvient pas des paroles qu’elle a prononcé de sa voix alors rauque, elle sait simplement qu’elles ont été consignées. En rentrant de l’infirmerie, Cara se rue vers les cachots et tambourine à la porte des Serpentards, à la recherche de Wrenn. « Un jour, je serai la plus grande voyant que ce siècle eut connu. »
► 25 décembre 2002 ; bal de l’hiver à Poudlard. Cara, 15 ans, laisse Marcus Wilkes l’embrasser maladroitement derrière un placard.
► 16 avril 2003, 2:47 am ; tour des Gryffondors. Cara se débat dans les draps de son lit, de sa gorge s’échappe une longue plainte, un gémissement d’agonie. Elle court, elle court dans un couloir sans fin. Une odeur étrange plane dans l’air. L’odeur de la peur peut-être. Elle court et elle s’essouffle. Bientôt elle s’arrête, le cœur glacé. Elle se retourne, volte face, sa baguette tendue devant elle. Mais trop tard, il est là, les traits indifférents, impavides. Avec son regard torturé. Avada Kedavra ! Dans la tour des Gryffondors, Cara se réveille en sursaut. Elle pousse un cri, hystérique et désespérée. Stupéfixie sa camarade de dortoir qui essaie de la calmer. « Non ce n’était pas un rêve ! » Cara voit alors sa mort pour la première fois.
►15 mai 2003 ; Cara quitte Poudlard, Wrenn, Maverick, Marcus. Avant la fin de sa sixième année.