► dans quelle maison avez-vous été réparti à poudlard ?
Parmi les sages, les attentifs, les brillants. SERDAIGLE, fut ma maison. Rien ne m’a jamais échappé. Les textes et les formules, je les gobe, les ingère, les imprime dans ma cervelle pâteuse. J’analyse tout sans exception. J’ai un besoin maladif de saisir, de contrôler. Je scrute mes semblables comme l’on peut se mettre débilement à lire une page d’un ouvrage sans intérêt. Un roman de gare ; merdique. En effet, les autres sont pour moi des romans de gare... Passablement merdiques. Je m’ennuie, souvent. Pour ne pas dire toujours, car ce serait là un odieux mensonge. A une époque, je me suis amusée. Beaucoup. Je l’avais trouvé, j’avais touché mon âme sœur. C’est étrange, de se retrouver dans un opposé. La vie a décidé de nous séparer, je n‘ai même pas essayé de l‘en empêcher.
► quelle forme prend votre patronus ?
Mon patronus est une panthère. Grande, fine et gracieuse. Elle se balance de gauche à droite, et fond sur sa proie lorsqu’elle le décide, lorsque la faiblesse de son vis-à-vis a été découverte. Une créature qui m’a toujours bizarrement fascinée, d‘une intelligence et d‘une dangerosité sauvage. Une langueur fabuleuse dans sa démarche, ne laissant à celui en face qu’une impression d’arrogance tout en prestance. Pourtant, un coup de patte griffue ou un coup de dents bien placé, et les dégâts sont considérables.
► de quoi a l'air votre épouvantard ?
Quelle pathétique chose que mon ultime frayeur. J’ai une sainte horreur des abeilles, guêpes, toutes ces petites choses volantes et vrombissantes. Ainsi, mon épouvantard ressemble à un nid de guêpes, un essaim bruyant et énorme, de ses tueuses rayées. J’en suis terrifiée, je perds mes moyens, ma logique. Je passe de ma suffisance dédaigneuse -devenue légendaire- à l’hystérie la plus totale. J’ai honte, d’être aussi faible, je ne supporte pas que l’on me dépasse, que l’on me domine. J’ai une sinistre nécessité de tout diriger et d’être irréprochable, indomptable. D’être moi, puisque je suis au dessus des pleutres et des lâches.
► étiez vous plutôt un élève studieux ou est-ce qu'il fallait plutôt vous compter parmi les cancres ?
Je fus une élève extrêmement attentive. Calme et détachée du monde, je le reste. Déterminée, ou tête de mule. Rien ne parvient à me résister. Exceptionnelle, il le faut ! Parfaite, je le dois. En haut de la colonne branlante des vies et des rencontres. On m’a dit que j’avais un besoin quasiment obsessionnel de reconnaissance… Et puis quoi ?! J’ai simplement une envie constante et inlassable. Celle de remarquer les regards se poser sur moi, que l'ébahissement et la stupéfaction inondent les prunelles luisantes des minables comme des bons. Aujourd'hui encore, je m’évertue à cette tâche difficile quoique enivrante pour mes sens.
► si vous aviez à choisir entre une acromentula et un quintaped, lequel préfériez-vous apprivoiser ?
Les deux sont d’abominables bestioles que je ne souhaiterai avoir dans mon jardin ou chez moi. Infectes trucs, très laids et réputés pour le manque de sympathie et de courtoisie (affligeantes) qu’ils ont envers les hommes et particulièrement les sorciers. Je les déteste. Toutefois, et je ne tiens pas à ce que cela soit répété ! J’admire le quintaped. Nul individu de cette espèce n’a été capturé, on raconte monts et merveilles à leur sujet. Il dévore les humains sans une once de pitié. J’imagine que c’est un animal de compagnie pratique. On se débarrasse de n’importe quoi, et surtout de n’importe qui, avec. On balance le tout dans la gamelle, et Médor vous mange l'ennemi juré.
► quand vous n'étiez encore qu'un gringalet de sorcier de premier cycle, quel était le métier de vos rêves ?
Si j’avais déjà gamine une ambition débordante, je n’avais cependant aucune idée sur mon futur. J’ai toujours eu un mal fou à voir mon avenir. Il m’est compliqué d’avancer sans tout planifier à l'avance. J’ai peur de me perdre, j’ai peur d’oublier, j’ai peur de tout faire foirer. Paniquée à l’idée de sombrer, de disparaître, de ne plus exister… C’est stupide, je suppose. Je n’y suis pour rien. Alors dans mon esprit, en définitif, ce fut un interminable néant. Une brume, poisseuse et inquiétante.
► vous avez le choix entre cinq potions : une potion d'amnésie, une potion de beauté, de la felix felicis (aussi appelée chance liquide), un philtre de confusion et du polynectar. laquelle va susciter votre désir et à quel type d'utilisation la réservez-vous ? (vous êtes également libre de choisir une potion hors liste)
Sans doute la potion d’amnésie. Pourquoi ? Mes raisons sont d’ordre professionnel… Et peut être aussi personnel. Qu’en sais-je ! Je sais ce que je veux, et je m’en veux pour ça ! Parce que je n'ai pas le droit. Vous n’y entendez rien ? Tant mieux !
► avez-vous déjà reçu une beuglante ?
Oui, plusieurs fois. Quatre fois exactement. Mais la plus mémorable reste la seconde. Et ce fut l’un des moments les plus gênants de mon existence, pareillement. L’objet de cette crise de papier ? Une escapade en pleine nuit, dans les couloirs de Poudlard. Évasion dans l’un des jardins, en compagnie d'un de mes anciens petits amis. Le problème ? Nous avons été surpris sous les étoiles, par le concierge qui faisait sa ronde. Si ma mère m’a aisément pardonnée mon tord, mon père lui, m’a ardemment engueulé. Il était furieux. Il ne supporte pas que sa petite fille chérie, sa favorite, son ange comme il aime à l’exprimer, vacille et déroge à sa superbe, en maculant sa réputation d’erreurs, et par extension celle de sa famille.
► quels sont les cinq qualificatifs que l'on utilise le plus fréquemment pour vous décrire ?
Je suis une fille de la haute bourgeoisie. Je suis les valeurs de mes pairs, je suis une sorcière redoutée. J‘attire les hommes comme des mouches sur un morceau de pastèque rosé et sucré. Les femmes, elles, me haïssent. Je ne m‘en plains pas, je les exècre. Jalouses, possessives, immatures et généralement chiantes à en mourir. Je suis libre, je suis désinvolte. Mais c’est une désinvolture toute travaillée. On raconte que je suis une sorte d’incarnation du vice, j’attise et cède uniquement quand cela me plait. Mon intelligence aurait pu m’apporter joie et richesse. Si la richesse est de mon côté, le bonheur, lui, n’est pas fait pour moi. Il n’est définitivement pas une de mes priorités. Froide et calculatrice, on me surnomme parfois la prédatrice. Personne ne sait lire mes intentions et ne peut envisager mes songes. Hermétique, prenons l'exemple d'un livre fermé, clos, un livre secret et cadenassé. En réalité, j’ai juste besoin de me protéger, je n’ai pas confiance en mon prochain. Je ne compte que sur moi-même. Je trace mon chemin, je fais mes propres règles, j’érige mes propres lois.
► quelle question aimeriez-vous que l'on vous pose ?
« Votre lit serait-t-il m’accueillir ? » Ce à quoi je répondrais : « Offrez moi donc un verre de vin rouge et on pourra surement s’arranger. »

Agenda. L’agenda, c’est surement la chose la plus importante aux yeux de Thais. Organisée, son emploi du temps est réglé comme du papier à musique. Elle ne supporte pas les imprévus, puisqu’elle ne conçoit pas d’être en mauvaise posture. Si la jolie poupée a de la répartie, elle a malgré tout un vilain penchant pour la domination. Ecraser son prochain, ça la réjouie. Gorgone moderne, orientant les conversations et les rencontres comme elle les ambitionne ; pour en tirer profit et le meilleur parti. Loin d’elle le côté frigide de l’aristocrate coincée. Puisque la jeune femme est foncièrement dévergondée. Conquêtes. Les hommes occupent une place privilégiée au sein de son existence. Ils entrent, sortent, reviennent et ressortent. Un va et vient constant. Mariée, il est vrai. Elle le concède. Mais c’est une alliance arrangée, une étroite relation basée sur le pouvoir. Son conjoint ? Elle le répète tout bas, à son père émerveillé. La jolie poupée chuchote d'un air désolé, « Tu sais daddy', c’est un gay refoulé. » Moqueuse ? Peut être légèrement. Ses congénères, elle ne les supporte pas très bien. Si cela ne tenait qu’a elle, elle enverrait chier le monde entier et réduirait en cendres l’ensemble. Peu de personnes trouvent grâce au milieu de ses excès. Thais, c’est une sorte de tueuse à glacer le sang. Sauf qu’avec elle, l’hémoglobine ne coule pas. Ce sont les mots et les répliques cinglantes qui blessent. Prétentieuse. Beaucoup pensent ainsi de la belle italienne. Ils ne la connaissent pas. Elle, elle connait tout. Pas la peine de lui dire ce qu’elle doit faire. Thais, elle le sait. Et ce que les autres font ? Thais, elle le devine sans mal. Froide comme un glaçon, elle est tranchante telle une lame de rasoir qui file sous la gorge et déchire la barbaque. Rien ne lui échappe, un seul regard lui suffit pour saisir la personnalité de son interlocuteur afin de le modeler ou de le déboussoler, à sa guise. Maligne, elle se sert de sa frimousse enjoleuse et de ses sourires charmeurs pour venir à bout de ses problèmes et des barrières que l’on oserait dresser pour la contrarier. Garce manipulatrice. Ca, ce serait peu dire. Véritable prédatrice, aux tendances destructrices. Elle ne parvient pas à s’en empêcher. Elle aime voir souffrir, elle adore que l'on s'affale lamentablement devant elle. La monstrueuse naïade veut démolir et régner. La loi du plus fort, si vous préférez. Etrange pour ne pas supposer foncièrement effrayante. Elle balaye d’un revers de la main les encombres, attaque par derrière et élimine les possibles rebellions. Vipère, mante religieuse, ou sublime plante aux épines venimeuses. Une piqure de l’orgueilleuse et s’en ai fini. La victime est prise au piège, pour sûre, la proie ne s’en sortira pas indemne. Thais est d’un égoïsme à faire pâlir. De celui si rare et visqueux qu’on ne le distingue pas de la faiblarde sincérité. Un somptueux mélange, dense et lourd. Où vérité et faux semblants se mêlent. Elle manipule le monde comme une assemblée de pantins. Jusqu’à ce que ses désirs soient assouvis, cas contraire, elle enchainera les plans et les vengeances évitant de peu une colère faite de hurlements et d'objets volants. Derrière cette fragile sirène, sortie d’un conte de fée, se cache la pire des garces que la terre est en son sein. D’une cruauté très peu inégalée, et d’une intelligence terriblement percutante. Elle enchaine les calcules avec facilité, retombant inlassablement sur ses pattes. Cette fille là, c’est le diable en collants. Une minauderie, un regard qui vous toise effrontément. Sa cervelle : une marmelade d’idées et de concepts. Thais est une artiste ! Qui façonne l'univers selon des perceptions précises. On nomme cela des délires excentriques.Joueuse. D’une grande élégance, sa grâce est celle de la princesse bafouée. Sa démarche lascive hypnotise, son langage raffiné condamne l’interlocuteur à boire les paroles susurrer entre des dents luisantes. La damoiselle excelle dès lors qu’il faut faire preuve d’une pointe de sarcasme. Thais n’envisage pas un seul moment qu’on puisse lui résister. Tantôt femme fatale, puis soudain femme enfant. Versatile et impulsive, il est strictement impossible de la cerner totalement. Son visage n’est qu’un masque, sous un masque, sous un masque, et sous un masque. Et ainsi de suite. Elle ment comme elle sourit. Avec beauté et détachement, d’une véracité et d’une justesse ; naturellement exquises. Thais a ce talent d’éviter les ennuis tout en les provoquant. Le travail sale et périlleux, elle le délègue, et n’agit que lorsque le temps lui semble propice. Cerise sur le gâteau. On reconnait son mode de jeu, personne n’est dupe. On imagine le cerveau derrière tout ça, à supposer qu’on connaisse intimement la vile morue. Un minois de cire, sans imperfections aucunes, figé à jamais. Sa peau laiteuse, lui donne cette apparence d‘enfant sage, et naïve. D‘une innocence surprenante et fausse. Cette fille est une déesse, puissante illusionniste, horrifiée par sa propre mort que l’on souhaite ; et la perte des rares êtres lui étant chers. Car des ennemis, elle en a beaucoup. Pour leur avoir brisé le cœur, leur avoir menti. Elle fume une cigarette, expire la fumée et scrute ses victimes promises. Jamais sans ressources, les plans et les astuces s’accumulent. Ce qu’elle veut, elle l’a. Tous les moyens sont potentiellement envisageables. La mignonnette n’a pas froid aux yeux. Violente et impétueuse, lorsque cela est nécessaire. Sa réputation n’est plus à faire. Furie amoureuse. Chut, c'est un secret ! Thais est fantasque, obsédée, vertigineuse. Irrésistible aussi, un brin loufoque surement. C’est une crétine désaxée et enragée ; au fond, tout au fond de cette âme perdue, de cette âme abandonnée. Ellle s’est entichée d’un personnage hasardeux. Une bien triste histoire, qui la rend toujours plus incroyable et irraisonnable. Déraisonnable. Thais, on ne peut pas la décrire avec un langage civilisé. Elle est une esquisse de maître qui serait restée dans un coin de l’atelier. Le peintre, il ne l’aurai pas le moindrement achevée, trop délicate, trop contradictoire, trop infestée par les mites et les marques de mégots. Fougueux animal, brebis galeuse d’une douceur à vous irriter les paumes de mains. Thais est un virus, qui infecte les malchanceux en sublimant leur vie l’espace d’un instant. Un instant, car dès qu’il lui vient l’envie de changer d’air, Thais disparait comme un moineau perturbé. On ne tente de la retenir, elle nous échapperait encore plus vite. Friponne insouciante et inconsciente, tournoyant à la manière d'une comète autour de la terre. Incontrôlable. Thais hurle, pleure et frappe pour exprimer ce qu’elle ressent. Et ce qu’elle perçoit dans son petit corps maigre, c’est le néant intense, le vide puissant. Elle veut simplement partir et brûler, s’embraser d’un claquement de doigt. Elle veut qu’on la supplie, que l’on baise et qu’on l’aime pareil à un mensonge incrusté, tatoué, absurde. Thais est peut être dingue, détraquée. Thais est la tourmente et la plaie. La poésie et les films d’horreur. Une savante mixture, dont il résulte la fièvre et la haine. Thais est le chant des fées, il court à travers les marécages ombragés et s’engouffre entre les larges chênes centenaires. Thais, finalement, n’est pas unique, elle est le résultat des mythes et des appétits furieux de l’homme et ses mystères entretenus depuis des siècles. Soupir. Thais est une pensée qui se gomme ou se recouvre de neige quand vient l'hivers. Thais, elle est triste et ravissante, elle est ce sourire qui dérange.

CHRONOLOGY

27 janvier 1985 - naissance de Thais Maria Anasetti à Birmingham, UK
jusqu'en 1995 - Thais étudiera à la maison, sous le regard averti d'une mère sensible quoique frigide et d'un père nourissant une véritable adoration pour sa jeune et jolie petite fille. Préférée de la fratrie de trois. Son frère ainé la jalousera, sa soeur cadette n'aura de cesse d'aller pleurer dans les jupes de leur mère. Thais ? Thais, elle s'en fiche éperdument. Un QI déjà trop élevé pour ses dix années d'existence, elle voit le monde d'une manière toute personnelle et déroutante.
18 août 1996 - Son frère l'accompagne sur le chemin de traverse. Une journée unique pour la misstinguette de l'époque, première fois qu'on la laisse en compagnie exclusive de son ainé. Ils se préparent avec deux de leurs suivants, pour la rentrée à Poudlard.
1 septembre 1996 - Entrée à Poudlard , comme son frère avant elle. Sa famille est une vieille et aristocratique lignée de sorciers. Andréa fait parti des Serpentard, on suppose que Thais y sera envoyée également. Erreur, la demoiselle est sage, observatrice et d'une intelligence froide. On la met chez les Serdaigle, où rapidement elle se démarquera par son arrogance feinte et ses résultats à couper le souffle.
12 novembre 1997 - Rencontre de Raphaël Callaghan dans un cour de potions. Thais ne supporte l'impertinence de son voisin. Dédaigneuse, elle ne le connait pas, et n'hésite pas à lui dire sa manière de penser. Vilaine effrontée. Un début d'amitié, l'un et l'autre sont d'odieux charmeurs nés, ils se comprennent et s'aident sans se soucier du qu'en-dira-t'on.
3 février 1997 - Thais découvre son patronus. Une panthère longue et gracieuse. L'adolescente est une fleur que beaucoup remarque, cependant peu ose l'aborder tant elle intimide. Lady aux interminables jambes et à la crinière brune et ondulée. Elle joue de ses atouts, s'amuse des garçons et se fait déjà de grandes ennemies féminines. Elle comprend pour la premier fois le pouvoir qu'elle détient. Son frère la surveille du coin de l'oeil, il n'apprécie pas les charognards qui tournent autour de sa petite soeur.
1998 - La jeune femme devient de plus en plus séduisante, elle n'hésite pas à faire tourner les têtes, briser les coeurs et surtout démolir quiconque se met en travers de son chemin. Calculatrice, silencieuse, c'est une reine des glaces que personne ne peut ignorer et qu'un gigantesque nombre redoute. Thais, elle a son cercle restreint de "connaissances". Les amis dans son univers sont choses rares. Elle voit déjà ses semblables tels des pantins qu'elle manipule à sa guise. Toujours et inlassablement dans les meilleurs élèves. Elle excelle.
1999 - Elle se découvre un don. L'occlumencie. Elle s'y adonne et se perfectionne, elle le jure ; jamais on ne trifouillera dans son esprit ni même sa mémoire.
juillet 2000 - Elle obtient ses BUSES, résultats plus qu'excellents. Ses professeurs sont ravis, ses parents la félicitent. Fierté et reconnaissance. Thais est aux anges, mais elle le repète sur un air de défis, interminablement. "Je le savais, de toute façon." Point d'arrogance en son sein. Thais, c'est juste qu'elle sait beaucoup de choses, voilà tout. Elle s'ennuie profondément, elle sourit mais ne rit que rarement.
2001 - Thais enchaîne les études, son but ? Faire partie du ministère, et occuper un poste digne d'elle. Pour la première fois de son existence, elle entrevoit un bout de son avenir, du moins elle l’espère. Thais n'arrive pas vraiment à conceptualiser un quelconque futur pour sa personne. Elle ne le dit pas, malgrè tout, sa plus grande hantise, comme elle le chuchote "c'est de tout foutre en l'air".
mars 2001 - Asanetti reprend contact avec Raphaël, ils se voient, parlent, s'amusent. Et il lui raconte tout sur son meilleur ami. "Tu vas voir, ce type est génial, c'est un taré, mais il est dingue, tu vas voir."
23 mars 2001 - Ce mec là, elle l'a vu. Raphaël devait avoir compris, au fil des années. Il avait enfin capté qu'ils devaient mettre ces deux énergumènes en contact. Rien ne les prédestinaient à s'adorer. Pourtant le coup de foudre est immédiat. Son nom : Marat Archie Maughan. Elle le comprend, il la cerne. Elle rit aux éclats, c'est une véritable prouesse. Elle n'est plus perdue. Elle étincelle. Si elle ne l'avouera jamais, c'est pourtant une évidence. Marat est son âme soeur.
12 juillet 2002 jusque le 20 mars 2003 - Thais continue ses études. Cependant, sa relation avec Marat se complique. Elle est amoureuse. Il l'est tout autant. Pulsionnels, ils finissent par s'embrasser et décident d'aller plus loin. "Pour essayer." Ces conneries et niaiseries sur lesquels les deux crachaient, leurs tombent sur le coin du bec. Mais ils s'en foutent, ils sont heureux. Moments surréalistes. Les assiettes volent, parfois. Les cris et les pleurs, vont de paires avec les baisers furieux et les caresses brûlantes. Le problème ici ? Marat est l’une des seules personnes, pour ne pas dire l’unique, ayant l’infernale capacité à l’extirper des convenances et de son flegme habituel. Sa fougue et ses passions remontent trop vite et violemment pour qu'elle puisse les ravaler à temps.
21 mars 2003 - La rupture. Oh n'allez pas croire ! Aucune larmes, aucunes promesses brisées, et pas de suppliques. Thais n'a pas cherché à s'accrocher, il en a fait tout autant. "C'est mieux ainsi, pas vrai ?" C'était surement se voiler la face. Ce sont deux animaux sauvages, qui se sont apprivoisés. La trouille du changement, certainement, les a fait s'éloigner.
1 septembre 2008 - Son diplome en poche, le monde lui ouvre les bras. Pas le temps pour les fiançailles, elle se marie à un riche avocat reconnu et renommé. Une alliance et un échange de bons procédés. Si ils s'entendent à merveille, cela n’empêche pas la demoiselle d’enchaîner les railleries et les amants. Son cher mari est gay, mon dieu qu'elle a honte. Certes ce n'est pas de l'amour qui les lie, mais d'avantage une tendresse, une douceur légitime. Relation tiédasse, en somme.
2009 - Langue-de-plomb, elle travaille au ministère de la magie. Thais a gardé contact avec son frère, quant à sa cadette, elle sait qu'elle cherche des oeufs de dragons en Europe. La fratrie a réalisé - chacun à leur façon - leur rêve de gosses ou de grandeur. La famille Asanetti continue de rayonner.
2010 - A présent, sorcière reconnue et redoutée, on ne s'attaque pas à la jeune femme sans avoir des arguments inébranlables et une super assurance. Son mari ruine les impudents, elle réduit à l'état de néant une existence, si la colère la gagne. Tempête en plein hivers, ouragan. Rien ne l'arrête. Prédatrice, hautaine et sublime à la fois. Au fond, Thais est triste, Thais est perdue. Thais est une âme en peine, désenchantée et égarée. Peut être aussi effrayée. Elle s'ennuie, elle se sent affreusement vide. Elle meurt de l'intérieur.
février 2011 - Thais et Marat se retrouvent par hasard. Peu après, il lui demande de rejoindre les Inglorious Wizerds anglais, dont il est membre. Prétextant qu'elle serait un atout pour cette lutte. Thais ne suit que ses propres règles, et aider les faibles et les opprimés lui passe au dessus. Pourtant elle accepte. D'abord : on la rémunère plutôt bien. Ensuite ? ... C'est Marat qui le lui a demandé. Elle devient une informatrice et une protection supplémentaire. Début d'un double jeu, son don est un bouclier redoutable. Elle lutte du côté des gentils, semblerait t'il.
Jusqu'à maintenant - Début de la renaissance pour la belle italienne. Rencontre de Tyrone Rosendahl via les Inglorious. Relation avec Marat de plus en plus tendue, ils dansent sur le fil. Accumulation de nombreuses prises de têtes, tant personnelles que professionnelles. Son nouveau statut lui demande une vigilance extrême, sur tous les niveaux.

UNDERCO

Ils sont d’étranges enfants. De petits et très turbulents gamins. Non, ce sont des adultes, de jeunes adultes. Qu’importe, elle sait qu’il est fait pour elle. Alors la jolie Thais, elle ne se sent plus seule. Elle sourit, elle éclate de rire alors qu’il la pousse. Dans l’herbe, en pleine après midi, sous les arbres, à l'abri du soleil brûlant. Ils sont en zone moldus, ils s’en fichent éperdument. A deux, le monde tout entier leur appartient, ils sont au dessus des lois, des règles et des convenances. Il chuchote à son oreille, ce qu’il aimerait tant lui faire. Et Thais ? Thais, finalement, elle fait beaucoup de bêtises, lorsqu’il est avec elle. Surtout, lorsqu’elle est au centre de ses bras, qu‘il la maintient dans une impitoyable étreinte. C‘est vrai, elle est dingue de ce mec. Il n‘est pas bon pour elle. Le problème c‘est qu‘elle le sait, et qu‘elle s’en fout. La poupée de porcelaine respire l’odeur de son compagnon, elle se rappelle chaque instant avec précisons, elle dévisage le masque de faux semblants qu’il met sans cesser. Ce jeune homme cache ses pensées et ses sentiments. Pourtant, il explose, parfois, souvent. Il est violent et indomptable. Elle l'est tout autant. Ils sont deux animaux en cage, deux animaux féroces qui se sont apprivoisés, sans vraiment s’en être rendu compte. C’est effrayant, c’est angoissant. Thais sait qu’elle devient faible, en sa présence. La demoiselle s’affaiblie, s’assagit, danse sur le fil rien que pour lui et ses murmures; Rien que pour ses baisers et son souffle chaud sur son corps bouillonnant. Thais sourit, légèrement. Elle se pince la lèvre et attise sa gourmandise. Pourtant, elle demeure silencieuse, elle joue avec les pans de son teeshirt, et abaisse son regard sur le torse qu’elle aperçoit par le col. Innocence feinte, elle n’a que le désire de le dévorer en une bouchée. Le temps se stoppe, les deux s’immobilisent, et Thais, sans un mot. Elle lui dit, elle lui parle. Ecoute moi. Tu sais, ça va aller. Tout ça, c’est pas pour nous. On le sait, que ça va pas durer. Parce que… Marat, tu le sais, on détruit tout ce qu’on construit, on aime ça, détruire. Pourquoi tu me regardes comme ça, Marat ? Ne me fais pas regretter, tu sais qu’on ne se quittera jamais vraiment. La main de la belle enfant glisse sur le torse recouvert de tissu délavé. Il est au dessus d’elle, et d’un coup sec, il lui ligote les poignets avec ses grandes mains fermes. Le dos dans l’herbe fraiche, elle ne cesse de le fixer, d’analyser la moindre plissure de cette figure dont elle est folle, merveilleusement fascinée. Puisque Marat, Thais le sait, elle l’aime à en crever. Et lui ? Lui c’est pareil, c’est évident. Pas de compromis, pas de mensonges, ni même de demi mesure. T’es mon âme sœur , tu sais. Mais si on reste ensemble, c’est certain Marat, qu’on va finir par se déchirer, et par ne plus exister. Alors elle redresse sa nuque, elle se cambre et frape fébrilement contre son buste. Lui, il sourit. C’est un sourire triste, terriblement et horriblement triste. Thais suppose qu’il a lu en elle, comme il le fait toujours. Il a entendu ses paroles, il a senti la conclusion sordide et tragique qui clos le chapitre. Soupirant, elle se laisse retomber et penche son minois d’ange sur le côté. Sa joue dans cette putain d’herbe fraiche, verte et luisante. Peut etre aussi légèrement tiède. Thais ne sait plus, elle se retient de pleurer. Elle observe l’horizon, elle observe le monde tourner. Le sien va bientôt cesser. C’est mieux ainsi Marat, tu le sais bien. C’est comme ça que doit se terminer notre chapitre, on est qu’un chapitre dans un gigantesque livre. Toi, toi tu vas briller, et moi je vais rayonner. On est pas fait pour vivre à deux, on est pas fait pour la même route. On doit suivre notre chemin, on a pas le choix. Tu le sais Marat n’est-ce pas ? Dis le moi, que toi aussi tu l’as compris. Tu peux pas nier, tu peux pas continuer à me sourire en sachant pertinemment que tout ça va finir par arriver. J’ai peur, parce que quand je te regarde, moi je ne vois que toi, je me sens libre, et entière. Je sais que t’es ma raison d’exister sur cette Terre. Mais tu sais Marat, les âmes sœurs ne devraient jamais se rencontrer, parce qu’après, c’est pire qu’avant. Parce qu’après, c’est ce cosmos tout entier qui change, se métamorphose. Tu sais Marat, tu vas me manquer. Je le promets, ça va aller. Ca va s’arranger. Ravalant un sanglot, elle sert les mâchoires et n'exprime plus que le néant. Son beau sourire s’est effacé pour laisser place à cette tragique froideur qui autrefois la caractérisait. Avant que ce gosse ne chamboule son existence, avant qu’il ne la trouve et la libère de son mortel fléau; Celui d’être parfaite et radieuse, incassable et implacable. Bougeant, il la relâche. Et Thais s’assoit en face de lui. Ses phalanges redessinent le contour de cette frimousse, qu’elle adore. Son index s’attarde sur la cicatrice balafrant la joue dorée, et enfin ses lèvres se descellent. Elle articule, elle chuchote comme un secret. « C’est fini Marat. Je t’aime, tu sais. » S’approchant de son amour, elle dépose sa bouche charnue sur la pommette qu'elle a en vis a vis, elle lui vole un baiser. Puis elle lui prend la main et se dresse sur ses deux immenses guibolles. Un éclat de rire, il lui rend son sourire. Non, pas de cris, pas de coups. Il faut de la joie, il faut une mélodie digne d’eux. Digne du commencement. Le cœur n’y est pas, toutefois, Thais manipule et renvoie ce que bon lui chante. Les apparences, la naïade sait comment les simuler. Elle s’enfuit, elle marche lentement. Il ne la rattrape pas, il la connait, ça n’est pas la peine. Thais a pris une décision, et on ne revient pas sur une décision. C’est fini, il le sait, elle le sait. Et pourquoi ? Parce que c’est mieux ainsi. Ils ont la trouille, surement. Ils ne sont que des enfants. . De petits et très turbulents gamins. Non, ce sont des adultes, de jeunes adultes, qui viennent de s’arracher et de se déchirer profondément, qui se sont marqués au fer rouge sans en prendre conscience. Des mois qui se rayent à l'encre noire, c'était une erreur. Une sublime et magique erreur. Thais ne l'oublie pas. Thais démarre le compte à rebours. Et la sirène va se perdre, et la sirène est vide. Elle a laissé son âme se morceler, les dégâts sont irréversibles.