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 Hello Stranger ! {Marat}

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MessageSujet: Hello Stranger ! {Marat}   Hello Stranger ! {Marat} Icon_minitimeMar 23 Aoû 2011 - 21:22

Les heures de défiler, de se faire plus lentes qu’à l’ordinaire, à en faire soupirer plus d’un élève, dont le regard se posait malencontreusement sur l’horloge trônant au dessus du tableau. En d’autres circonstances, aucun n’aurait bronché, ni n’aurait même fait attention aux aiguilles instables, au tic tac permanent et parfois même stressant… Mais nous n’étions pas n’importe quel jour… Ce vendredi-ci marquait en vérité le début d’un long week-end pour certains, pour d’autres, d’une période de vacances prolongée. Toutefois, chacun était d’accord sur un point : le cours de métamorphose se faisait horriblement ennuyeux et bien trop long pour cette dernière journée. Et le début des bavardages des uns vint perturber la concentration des autres, les plumes cessèrent de s’agiter sur les parchemins d’ores et déjà noircis par l’encre ténébreuse, quand les pages de livres s’agitaient, dévoilant la suite du programme de l’année. Quelques étudiants pourtant, parvenaient à conserver leur calme et prenait leur mal en patience, continuant de prendre des notes plus ou moins importantes… Elÿthiæ Callaghan faisait encore partie de ces derniers, bien que son regard unique se plaisait à scruter le ciel de temps à autres, quant sa plume cessait d’écrire, n’étant dès lors plus dirigée par le poignet qui lui permettait de s’exprimer. Autour d’elle, des soupirs vinrent enfin se manifester, signe de l’ennui terrible qui venait de s’abattre sur la classe, et poussant le vieux professeur à s’interrompre, scrutant les élèves passivement avant d’ôter ses lunettes du bout de son nez pour les nettoyer à l’aide de son éternel mouchoir blanc. Ceux qui le connaissaient suffisamment savaient parfaitement qu’il n’était jamais bon signe lorsqu’il exécutait ce geste anodin… néanmoins, ils savaient aussi qu’il était possible de se tromper… « Eh bien jeunes gens… J’imagine que mon cours ne vous intéresse pas. Naturellement, le week-end approche… Certains d’entres vous sont impatients de rentrer. Je le conçois je le conçois… Il me semble pourtant que savoir se servir des illusions pourra vous être utile à l’avenir… Principalement pour les éleveurs et gardiens de créatures hautement dangereuses. Toutefois… Le cours est terminé. » Est-il réellement nécessaire de préciser l’enthousiasme de chaque élève alors présent ? Des soupirs de soulagement se firent entendre, tout autant que quelques exclamations satisfaites. Et les livres d’être fourrés dans les sacs, tout autant que les rouleaux de parchemins, les plumes et encriers, la concentration en dernier. Si certains se précipitèrent rapidement vers la sortie, d’autres en revanches, surent prendre leur temps, et assister à la dernière remarque du vieil enseignant, aussi arrangeant que sournois… « Eh bien… Jeunes gens, sachez que vous aurez un devoir à rendre pour le prochain cours. Je vous conseille de travailler un peu. Si certains d’entre vous sont capables de réussir parfaitement une illusion, ils se verront attribuer un optimal. Sur ce… » Le vieil homme de disparaître par la porte, emportant avec lui son nécessaire, délaissant ses derniers étudiants derrière lui. Comme beaucoup, Nhÿx prit la peine de noter ce qui venait d’être confié, avant de débarrasser son pupitre et de franchir la porte de la liberté. Et comme tout un chacun, un sourire satisfait vint fièrement trôner sur ses lèvres rosées, son esprit venant lui remémorer dès lors la suite et fin de sa journée. « Eyh Elÿ ! Tu nous rejoins ce soir au Mischievous Sprite ? Le groupe de Devon joue en troisième ! » La concernée tourna un instant la tête, le temps de poser son regard sur une de ses camarades, petite brune joufflue dont le regard émeraude en faisait craquer plus d’un. La proposition était tentante, néanmoins, ce fut négativement que la cadette Callaghan secoua sa tête blonde. « C’eut été avec plaisir Amy, mais ce soir je vais chez mon cousin. Avec un peu de chance, je parviendrai peut-être à le convaincre… Mais rien n’est joué. D’ailleurs, il faudrait vraiment que je me dépêche, j’ai quelques emplettes à faire avant d’y aller. » Un pincement de lèvres, avant qu’elle ne bifurque dans un couloir, dans le but de se rendre vers les résidences. « Fais au mieux, et envoie-moi un hibou ! » « Je n’y manquerai pas. » Dernier signe de main avant qu’elles ne se rendent chacune de leur côté, et que l’ancienne verte et argent ne transplane direction Londres, non sans avoir attrapé au passage son bagage pour le week-end.

Toutefois, ce ne fut pas directement vers l’appartement de son cousin que la belle se rendit, atterrissant tout d’abord face à la librairie Fleury & Bott, endroit favori de la jeune fille qui pouvait y trouver bien plus qu’elle ne le désirait. Qu’y cherchait elle au juste ? Quelques livres destinés à compléter ses connaissances certainement, ou pour réussir parfaitement ce fameux devoir à rendre et à exécuter. Allez savoir… Et lorsqu’enfin ses achats furent payés, ses pas la menèrent à déambuler sur le chemin de traverse, jusqu’à entrer dans la fameuse Cave où nombreux alcools n’attendaient que d’être achetés et dégustés… Ce fut pourtant une bouteille ambrée qui vint rejoindre sa propriété, contre l’échange de quelques gallions allégeant dès lors sa bourse. L’amour n’a pas de prix cite t’on parfois… Et sans doute fallait-il croire que la jeune étudiante connaissait cet adage sur le bout des doigts, puisqu’il n’était pas rare qu’elle offre des cadeaux à la personne qui comptait le plus pour elle, ce frère qui ne l’était pas, son tout, son contraire, lui. Celui-là même qu’elle allait rejoindre, tandis que le Magicobus se présentait à elle, avant de repartir tout aussi rapidement qu’il ne s’était arrêté pour la laisser monter. Les rues de défiler, puis les quartiers… Jusqu’à celui-là même où elle pouvait d’ores et déjà apercevoir la maison de son cousin. La banlieue de Little Whinging… Calme et apaisante. Et brusquement, elle se retrouva dehors, son chapeau de sorcière encore sur la tête, son bagage en main, telle une sorcière perdue. Ses petits talons de claquer au sol, tandis qu’elle se fondait déjà dans la nuit tombante. Une peinture d’halloween vivante. Puis la maison convoité, la fenêtre éclairée, la porte au nez, l’oreille collée contre la surface de bois pour entendre des éclats de voix… Mais rien d’autres que le silence, pesant, indiquant l’absence d’autres personnes que lui. La serrure qui cède enfin, en silence, tandis qu’elle rentre enfin, enthousiaste à l’idée de passer une soirée en compagnie de son meilleur ami, son confident… « RAPHAËËËËL !!!! You are the one for me, for me, for me formidaaableuuuuh… You are my love very very very veritaaableuuuh. Et je voudrais pouvoir un jour enfin te le direeeuh… Nom d’un Dragon Vérolé ! Quel fouillis ici ! Darling I love you love you et puis c’est à peu près touuuut […] » Oh oui, vous pouvez imaginer la scène, ce déhanché ondulant tandis qu’elle avance, délaissant sa valise dans un coin, ses lèvres expiant d’une chanson franglish. Sa voix n’est pas aussi divine qu’une réelle chanteuse, mais la belle se défend, accordant ses cordes vocales à la chanson, ses pas à une danse improvisée… tandis qu’elle avance dans les couloirs de la maison, se dirigeant immanquablement vers le salon où la lumière est allumée. « Toi, tes eyes ton nose, tes lips adorableeuuuh, tu n’as pas comprit, tant pis ne t’en fais pas et… viens t’en dans mes bras ! Darling I love you love you darling I want you et puis le reste on s’en fout, you are the one, for me, for me for me formidaaaableuuuuuh ! Je me demande même pourquoi je t’aiiimeuh toi qui te moque de moi et de tout … How can I love youuuu … AAAAAAHHHHHH !! » Un hurlement strident de prendre la suite de cette chanson innocente, tandis qu’à l’entrée dans le salon continuant son petit numéro, Elÿthiæ venait de se défaire de son chapeau, le balançant à la manière d’une danseuse de cabaret sur la silhouette allongée sur le canapé… Mais quelle douce ironie et frayeur que de constater que la déclaration qui n’en était pas une, venait d’être chantée pour un homme qui ne ressemblait en rien au fils Callaghan. La surprise étreint la gorge, s’empare d’un air choqué pour le coller sur le visage de la poupée de porcelaine, avant que celle-ci n’attrape sa baguette pour la pointer vers l’homme brun qui lui fait face, tandis que son autre main cache ce qui n’est pas découvert, mais aurait put l’être. Sans doute la suprise s’envole t’elle aussi rapidement qu’elle n’est arrivée, alors qu’un sortilège fuse hors de la baguette en bois de cyprès, liant pieds et mains de l’inconnu… Un souffle reprit, quand une légère rougeur s’installe déjà sur le visage de la cadette, par honte de la scène qui vient de se dérouler, tout autant que par la fureur qui s’installe der trouver un étranger dans ce lieu de sécurité. « Qui… Qui êtes-vous et que faites-vous ici ?!! »
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MessageSujet: Re: Hello Stranger ! {Marat}   Hello Stranger ! {Marat} Icon_minitimeMer 24 Aoû 2011 - 23:04

Vous n'avez pas envie de savoir où se trouvait Archie Maugham avant d'être affalé dans ce canapé de cuir. Vous n'avez pas envie, parce qu'en général, les activités des mauvais garçons vous font froncer le nez. Magouilles, et qui sait, peut-être plus? Peut-être si terrible que vous n'oseriez l'imager? Ou peut-être pas du tout. Quoi qu'il en soit, Marat était rentré non pas chez lui mais chez Raphaël, laissant l'appartement pour la soirée à Jenna et une amie à elle – en espérant que Jango soit d'humeur magnanime. Raphaël ne serait pas là de la soirée ni de la nuit, mais peu importe, Marat savait qu'il pouvait venir ici autant qu'il le voulait – il n'y serait pas dérangé, normalement. Allongé de tout son long dans le canapé de cuir, chemise ouverte, clope en main, il pensait en fixant le plafond sans vraiment le regarder. Il repensait à India et son regard de marbre quand il lui avait dit qu'ils ne pourraient pas aller chez lui ce soir non plus, que mieux valait se retrouver chez elle. Elle le lui avait refusé avec froideur, sans prétexter un contre-temps, le mensonge n'étant pas son genre. La froideur non plus, remarque. C'est étrange à dire, mais les femmes glaçons n'existent pas. Elles revêtent les apparats de la froideur, portent le masque de la reine hautaine, par ignorance. Ignorance totale de la séduction et de ce qui plait aux hommes qu'elles cherchent à impressionner. Que voulez-vous, il paraît que les femmes froides sont des intellectuelles, les femmes bouillantes des catins. Est-ce à dire que l'érudition nécessite la solitude et le renfermement sur soi ? Que l'amour de la vie et des sens obstrue celui de la connaissance ? Détrompez-vous, les hommes préfèrent les femmes qui donnent de la poésie, à celles qui en écrivent, ou encore en lisent. La sensualité débridée éveille chacun de leurs sens, du fond infime de leur esprit jusqu'au bout de la corne de leurs ongles. La sensualité sauvage fait naitre des images, des sons et des couleurs tout droit venus du plus profond de l'homme, là où sécrètent encore et toujours les flux tabous et immoraux. C'est souvent à cette soif de sauvagerie que l'on reconnaît facilement les femmes qui jouent les hautaines afin de préserver une intensité qu'elles ne lâcheront que bien plus tard. Sûrement pensent-elles qu'ainsi, elles se font désirer. Vieux détritus des religions démodées où l'homme et la femme se devaient d'attendre, attendre afin de repousser toujours plus les instincts bestiaux qui les rapprochaient encore – et encore – des singes auxquels ils avaient si peur de ressembler. La modernité se veut un retour aux vraies valeurs, et j'entends par vraies: la copulation bestiale et sale suivant immédiatement l'œillade intéressée. Mais les femmes sont plus rapides à comprendre les choses, et savent mieux s'adapter. Elles se font un plaisir excitant de l'attente entre le coup de foudre et le coup de queue, allant jusqu'à ne plus pouvoir imaginer une relation avec un autre sexe sans cet interlude religieux. Il soupira. Faire croire aux femmes qu'on ne comprenait rien aux femmes, là résidait le jeu subtil des relations entre les genres. Si vous laissez entendre à une femme légère et peu mystérieuse que vous avez déjà tout lu en elle, et que vous aimeriez bien qu'elle se renouvelle, parce que là, vous commencez à vous faire chier, vous pouvez être sûr que votre coup est ruiné. Faites semblant de ne rien y comprendre, les amis. Faites lui sentir qu'elle est imprévisible, qu'elle vous étonne. Mieux encore, réservé aux très bons joueurs: faites lui croire que son langage est inconnu de vous, qu'elle vous apprend les mots. Montrez vous bon élève. Ne la surpassez jamais. Oui, les choses se gâtaient avec Indy, mais pas encore au point de l'inquiéter. Il sentait bien son regard fondre lorsqu'il enserrait sa taille, son coeur battre plus fort quand il respirait dans son cou; elle était encore à lui, quoi qu'elle essaie de lui faire croire. Mais, fidèle à ses principes, il ne l'avait pas montré, feignant d'être surpris, dérouté et attristé par ce changement. Au fond de lui, mentir à India sur sa situation le faisait souffrir, mais il fallait se résigner: elle ne pouvait pas savoir, ne devait pas savoir, n'était pas agent secret, n'avait pas la carrure pour supporter un tel secret, n'était pas une Tyrone ou une Thais, ces deux T fougueux indomptables, elle était I, juste un petit I droit et fier, et elle ne méritait qu'une chose: être aimée, choyée. Tant qu'il serait chez les Inglourious, il n'aurait pas le choix: ni mariage ni vie de couple. Un bruit le tira de sa réflexion et le fit sursauter. Sensible depuis toujours au moindre mouvement, il avait entendu quelqu'un transplaner devant la porte. Il se redressa sur le canapé, tendu, à l'affut.

Visiblement, le nouvel arrivant n'avait pas la moindre envie d'être discret: un sac à dos s'écrasa bruyamment sur le parquet, et une voix féminine entama une chanson sortie de nulle part. Une femme qui ne prenait pas la peine d'être discrète était donc une femme habituée de la maison, donc une amie – et plus si affinité – de Raphaël. Rassuré, il se rallongea tranquillement dans le canapé et porta sa cigarette à ses lèvres. La voix de la fille n'était pas mal, elle se débrouillait plutôt bien, et son accent lorsqu'elle parlait français avait quelque chose d'érotique: c'était une blonde, ça ne faisait aucun doute. Cela dit, la chanson, elle, était horripilante. Même la vieille Moldubec faisait mieux, pour dire. La voix se rapprochait peu à peu de ce qu'elle pensait être « Raphaël », et Marat continuait à fumer, immobile, soudain emprisonné par une flemme monumentale de se bouger, de reboutonner sa chemise, de chercher des mots décents et bienvenus. Et puis, l'idée que Raphaël ait une petite amie sans lui en avoir parlé l'amusait, celle de la découvrir dans son dos, encore plus. Quel genre de fille pouvait bien être celui de Raphaël? Une poupée blondinette? Une brune aux airs sauvages? Il sourit. Étrangement, il ne voyait pas Raphaël avec une femme, mais avec toutes les femmes, tous les visages en un visage. Un tableau de femme, une notion de femme. Il se promit de lui en faire part dès qu'il le verrait, sûrement demain soir. Déjà, la chanson se rapprochait, et n'allait pas tarder à jaillir dans le salon, devant lui, et pousser un cri strident. Il s'y attendait déjà, et c'est ce qui arriva. Un hurlement de lycéenne, et... une chose à laquelle il ne s'attendait pas: la fille brandit sa baguette. Non. Non, il n'allait quand même pas jeter un sort à une jeune fille? Résigné, il ne toucha pas à sa baguette et attendit l'impact. Incarcerem, et bien jeté avec ça. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, il se retrouva ligoté pieds et mains, sur le canapé, sa clope entre les lèvres. Génial. Il analysa rapidement la situation. La fille était jeune, très jeune, blonde comme les blés, aux allures de poupées. Pas le genre de Raphaël, mais alors vraiment pas. Petite soeur cachée? Il y avait comme un air de famille dans ce regard... Il leva ses mains ligotées devant lui, grimaçant en entendant sa question posée d'une voix suraigüe. Il cala sa clope sur le côté pour pouvoir s'exprimer.  « Calme-toi, calme-toi. Suis l'ami de Raphaël, briseur de sorts à Gringotts qui s'est cassé une molaire il y a cinq ans en croquant une dragée surprise. Te veux pas de mal. Suis attaché, regarde. Du calme. » Il lui montra ses mains liées pour appuyer ses propos. Il tira sur sa clope, lâchant la fumée d'un côté sans la faire tomber pour autant, attendant patiemment qu'elle se résonne et le laisse se détacher sans hurler à nouveau – les voisins allaient finir par prendre Raphaël pour un taré fini. À présent qu'il observait la situation d'un oeil presque extérieur, il était obligé d'avouer qu'elle était vraiment drôle. Il le remarquait maintenant, mais la fille avait même jeté son chapeau en l'air façon comédie musicale américaine un peu ringarde, dans le feu de l'action, avant de tomber sur un homme qui n'avait rien à voir avec celui qu'elle venait chercher. Par respect pour sa frayeur, il se retint de rire.


Dernière édition par Marat A. Maugham le Sam 3 Sep 2011 - 21:02, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Hello Stranger ! {Marat}   Hello Stranger ! {Marat} Icon_minitimeJeu 25 Aoû 2011 - 19:32

Il fallait avouer une chose : Elÿthiæ était une bonne vivante, aussi capable d’être sérieuse qu’insupportable et ridicule. Toutefois, bien peu de ses camarades connaissaient ce côté taquin sommeillant en la poupée blonde, cette moue admirablement moqueuse qui s’étirait sur ses lèvres rosées, creusant fossettes et pailletant son regard unique. Chacun se serait surprit à dire qu’en cet instant… elle était heureuse, quand en vérité, c’était l’instant ultime où l’ancienne serpentard laissait son esprit travailler sur la prochaine bêtise qu’elle allait effectuer. Le plus souvent, sa victime se trouvait être son cousin… En vérité, il était même son unique victime, le seul qu’elle osait réellement chercher du bout des doigts, taquiner à longueur de journée et sans retenue. Gageons que cette relation était réciproque. Combien de vacances avait-elle put passer chez son oncle et sa tante dans le seul but de se retrouver avec lui ? De bien nombreuses en vérité, et les quatre années de différence qui disparaissaient sitôt qu’ils étaient ensembles. Fusionnels, taquins, semblables et pourtant différents. C’était à ses côtés qu’elle avait apprit à se faire plus acerbe lorsqu’il était nécessaire qu’elle le soit, plus forte pour eux deux lorsque son cœur se faisait plus faible que jamais… Et il était le seul, l’unique homme à pouvoir entrer dans sa vie et en sortir quand bon lui semblait, sans qu’elle n’en dise jamais rien, sans qu’elle ne hurle à la trahison. Une année pourtant avait été particulièrement dure pour elle, cette année 2008 où il était parti loin d’elle… Quelque part, elle l’avait prit comme un abandon, mais d’un autre côté, une fuite bénéfique. Elle avait entendu parler de cet ami qui l’avait poussé à quitter l’Angleterre, sans que jamais elle ne le rencontre, qu’elle n’y prête même une réelle attention en fin de compte, mais elle avait comprit, elle savait qu’il avait besoin de lui… Alors qu’il parte, tant qu’il lui envoyait des hiboux, qu’il lui rapportait un souvenir de son long voyage… Elle avait apprit à s’endurcir sans lui, à demeurer fidèle à elle-même, à apporter à son caractère cette dose pimentée qui faisait d’elle l’être sauvageon qu’elle avait toujours été, mais si distante et inabordable a la fois. Ce petit quelque chose que l’on veut atteindre mais qui se plait toujours à fuir lorsque les doigts s’apprêtent à la toucher…

Puis il était revenu, seul. Elle n’avait pas eut ce loisir de rencontrer le fameux ami, seulement celui de retrouver son cousin, son confident et frère, de reprendre leur relation là où elle s’était arrêtée, plus dense, plus taquine que jamais. Ils avaient tous deux vieillis, pourtant… leur lien demeurait égal à lui-même, quand bien même Elÿ’ se montrait plus malicieuse que jamais, apportant au fils Callaghan sa dose de honte et de fous rires. Ce soir… était un de ceux-là, lui chanter cette chanson pour lui prouver son amour, pour découvrir son visage déformé par la surprise et l’exaspération. Tout du moins était-ce le programme prévu, et qui « foira complètement ». Car ce n’était pas lui dans le canapé, allongé tel une vieille loque. Ce n’était pas son visage, ni même sa silhouette. Qui était cet étranger qui venait de s’approprier les lieux tel un pacha ? Elle n’avait guère prit le temps d’observer pleinement l’homme qui se tenait devant elle, choisissant la méthode magique pour le maintenir cloué au canapé sans grandes chances de s’enfuir ou d’esquisser le moindre mouvement contre elle. Sa famille lui avait apprit à demeurer prudente en ces temps sombres et étranges. Mieux valait rester sur ses gardes. Était-ce pour cette raison qu’elle était réputée pour être douée en duels ? Allez savoir… Sa baguette y est sans doute pour quelque chose de même. Ce ne fut que lorsqu’elle fut assurée qu’il était bel et bien son prisonnier qu’elle balbutia, sans jamais baisser sa baguette, cherchant à savoir qui était cet étranger au regard ténébreux et à l’aura… étrange. Elle finit par prendre le temps de l’observer, de le détailler… Il était jeune, sans aucun doute du même âge que le réel habitant de cette maison, du peu qu’elle pouvait en voir… Il paraissait imposant, et elle se surprit à penser qu’à côté de lui, elle devait passer pour ridiculement fragile, en d’autres termes, elle ne souhaitait pas vraiment le constater. « Calme-toi, calme-toi. Suis l’ami de Raphaël, briseur de sorts à Gringotts qui s’est cassé une molaire il y a cinq ans en croquant une dragée surprise. Te veut pas de mal. Suis attaché, regarde. Du calme. » Son pouls de s’apaiser, pour un sourire intérieur sous l'anecdote d'antan, sous la confidence dévoilée… Sans qu’elle n’abaisse sa baguette pourtant, plissant le nez pour se conférer de la concentration et reprendre un tant soit peu ses esprits… Quiconque peut se prétendre ami et n’être en vérité rien de cela. « Lequel de ses amis ? » laisse t’elle filer entre les dents, défiant l’intrus du regard. Et sa rougeur de demeurer, de s’accentuer même sous le souvenir de sa chanson, de sa façon d’être en cet instant, de sa façon d’être arrivée pour quelqu’un qu’elle ne connaissait pas. Peut-être même sous ce lourd regard dont une certaine malice venait d’apparaître, avant de disparaître tout aussi rapidement. Qu’il ose seulement se moquer d’elle et elle n’hésiterait pas à lui lancer un maléfice digne d’un étudiant de premier cycle. « Où est mon cousin ? » Laissa t’elle de nouveau filer, attendant des réponses à ses questions qui détermineraient si oui ou non, elle effacerait le sortilège lancé. Ses pas de la rapprocher du sorcier, de le défier du regard pour ne serait-ce qu’un geste de travers, une parole qui ne lui conviendrait pas. La belle est téméraire, trop peut-être, mais son courage n’est pas égal à la témérité d’une lionne.
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MessageSujet: Re: Hello Stranger ! {Marat}   Hello Stranger ! {Marat} Icon_minitimeSam 3 Sep 2011 - 21:09

Son regard passa rapidement de la baguette que tenait la jeune fille à la main au plafond. Rien de plus simple que de transplaner jusqu'à la chambre à coucher et d'en être débarrassé, mais deux raisons l'en empêchaient. D'une, la fille allait sûrement être terrifiée, car qui s'échappe a des chances d'être coupable, de deux, sans vraiment savoir pourquoi, elle l'intriguait. Il l'observa à la dérobée. Sur son visage était fixée une expression de défi – l'expression typique de l'humain qui se sent en infériorité, en insécurité, et qui ne veut pas l'avouer. De quoi se défendait-elle, par merlin, il était attaché pieds et mains, non? C'était sa faute, il avait toujours du mal à comprendre les jeunes filles en fleurs, qui préféraient, allez savoir pourquoi, l'ombre au soleil cuisant les peaux brunes des folles furieuses des rues populaires. Celle-là avait tout de la noblesse, la blondeur, le teint blanc, les yeux purs, les lèvres charnues et innocentes, les lèvres des premières découvertes du corps étranger. Il soupira intérieurement. Une nymphette, génial. Les choses auraient pu être extraordinaires, il aurait pu tomber sur la femme de ménage de Raphaël, brune terriblement sexy, qui se serait alors mise à épousseter le meuble en face de lui, en petite tenue, ça va de soi, jusqu'à ce qu'il se glisse derrière elle, passe ses mains autour de sa taille, et... « Lequel, de ses amis? » Il sursauta presque. Qui pouvait bien être cette fille, qui semblait connaître les amis de son meilleur ami, du moins assez pour lui demander des précisions, mais pas assez pour le connaître, à lui? Raphaël ne lui aurait jamais caché sa petite amie. Sa petite soeur, alors? Pourtant, ils avaient déjà parlé famille, c'était impossible... une petite soeur retrouvée, comme ç'avait le cas pour lui, avec Jenna? Ce serait pousser les ressemblances trop loin. De plus, ce n'était pas le genre de Raph d'héberger des étudiantes. Une petite cousine, peut-être? Oui, c'était ce qui semblait le plus probable, et ce vers quoi il décida d'aller. Toujours attaché, il ne perdit pas son calme, parlant d'une voix sonore et apaisante. « Je suis Marat. Marat Maugham. Tu es la cousine de Raph, c'est bien ça? Lui et moi, on s'est rencontrés à Poudlard, quand on était, heu, petits. » Il y avait une sorte d'étincelle de défi dans le regard de la jeune fille, une sorte de mise à l'épreuve. Qu'est-ce qu'elle croyait, avec sa baguette, qu'elle allait mettre le feu à son caleçon? Elle devait pourtant avoir appris l'art du duel, et savoir qu'un duelliste expérimenté sait appeler sa baguette à sauter entre ses mains par un sortilège imprononcé... Loin du désir de la vexer, il n'en dit rien, continuant de la fixer sans sourire, soucieux de lui faire retrouver tout son calme – qui sait de quoi sont capables les femmes lorsqu'elles ont un truc de travers. Elle demandait où était son cousin, à présent. Qu'est-ce qu'il en savait, lui? Il fut tenté de lui répondre « je viens de le tuer et je l'ai enterré dans le jardin, sous le pommier, pour être plus précis », mais l'actualité de la situation lui conseillait de la fermer. « Il n'est pas rentré après le boulot, je suppose qu'il a un rendez-vous, il ne reviendra que demain. Je viens souvent ici, enfin, j'ai les clés, faut pas que ça te surprenne de me voir dans le coin. » D'accord, on va conclure que Marat Maugham n'était pas totalement prêt à être père. Voire pas du tout. La qualité de sa justification méritait révision. Il l'observa à la dérobé. Visiblement, elle était plus intelligente qu'elle en avait l'air, car elle semblait s'apaiser. À petits pas prudents, elle se rapprochait de lui, comme un chat hésitant. L'instinct lui incita de ne pas bouger d'un pouce – elle avait toujours sa baguette brandie, après tout – et il la laissa s'approcher lentement. Il s'imagina de l'extérieur, allongé dans son canapé bourgeois, entièrement ligoté et à la merci d'une jeune fille de vingt ans... si les Deatheaters le voyaient...

Un sourire à peine perceptible fusa dans les pupilles de la petite blonde. Chouette, une ouverture. S'il n'était pas doué pour rassurer les jeunes filles, en revanche, il avait l'art de la parole légère. Si elle décidait de se mettre à l'aise, ils allaient de toute évidence passer un bon moment, et Raph serait content. Il fallait juste que tout le monde se détende – et pour ça, si besoin, il avait toujours un peu d'herbe au fond de son sac à dos, et même une pipe, une pipe à eau. Ses joues étaient toujours rouges, normal, après tout, son entrée avait tout de même été remarquée... de quelle chanson s'agissait-il, d 'ailleurs? Quelque chose de moitié français, moitié anglais, un peu ringard, parlant d'amour fou... Il sourit en coin, sans cesser de la regarder tandis qu'elle s'avançait précautionneusement. « Elle était sympa, ta chanson... », dit-il doucement, à voix basse. Moquerie? Non, Marat ne se moquait jamais des jeunes filles, disons plutôt taquinerie. Elle savait qu'il savait, son rouge aux joues en témoignait. Il y avait sûrement quelque chose d'étrange, à voir Archie Maugham ligoté, ne faisant rien pour mettre fin à cet emprisonnement, se montrer aimable avec son attaquant, qui aurait, dans toute autre situation que celle-ci, déjà pris un coup de tête et de coude assez désagréables. Lui-même en venait à se surprendre, et pourtant, Dieu sait qu'il aurait suffit de peu pour l'agacer, à cet instant.
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MessageSujet: Re: Hello Stranger ! {Marat}   Hello Stranger ! {Marat} Icon_minitimeLun 26 Sep 2011 - 18:21

Comment ne pas reconnaître que c’était une bien étrange époque que celle dans laquelle vivait les sorciers et sorcières actuellement ? Chaque jour passant amenait avec lui son lot d’étranges situations, de surprenantes ou mauvaises nouvelles, d’apparitions de plus en plus fréquentes de ces fameux Deatheathers mais aussi de ces Inglourious. Son père ne cessait de lui répéter de faire attention, sa mère de même… Quant à son cousin, « méfie-toi de tout le monde, ne fais confiance à personne. Ou que tu sois, avec qui que tu sois. » Elle avait appliqué ce conseil à la lettre, ce soir en prouvait la semi-efficacité : car si elle avait réussi à prendre de court cet étranger affalé sur le canapé, il n’en demeurait pas moins qu’elle était sous le choc de la condition. Il ne lui était jamais arrivé jusqu’à présent de tomber sur une autre personne que son cousin lorsqu’elle venait chez lui. Cette situation la dérangeait, la perturbait de même, et elle devait bien reconnaître qu’elle ne savait guère comment réagir. Maintenant que l’intrus était ligoté et incapable de bouger, que devait-elle faire ? Envoyer un hibou aux aurors ? Son père ? Partir (et de fait, fuir), tout en laissant l’énergumène se débrouiller tout seul ? Merlin que tout cela était confus. En plus de vérifier qui était l’homme en face d’elle, elle n’aspirait qu’à se laisser tomber dans un fauteuil pour évacuer l’adrénaline, et s’envoyer un verre d’alcool fort pour se remettre de tout ceci… Sa peur lui indiquait de tout faire en même temps, à s’en rendre saoule pour oublier et laisser tomber le jeune homme dans son coin, toutefois, la raison voulait qu’elle grandisse et analyse tout ce qui lui était possible de comprendre. Et puis franchement ? Pourquoi se retrouvait-elle ici, dans ce malaise qui la gagnait de plus en plus à chaque regard insistant de l’étranger ? Que diable faisait Raphaël ? Nota bene pour elle-même : elle le tuerait pour ne pas avoir été là ce soir. Nota Bene n°2 : elle le tuerait de ne pas lui avoir dit que d’autres personnes pouvaient se trouver dans la maison. Puis cette voix sensuelle de parler de nouveau, de la sortir de sa violente énumération qui conduisait son cousin directement dans la tombe. « Je suis Marat. Marat Maugham. » Haussement de sourcil. Elle connaissait ce nom… Et que trop bien. « Tu es la cousine de Raph’ c’est bien ça ? Lui et moi, on s’est rencontrés à Poudlard, quand on était, heu, petits. » Une révélation surprenante. Pour un peu, elle en aurait laissé sa mâchoire tomber. « LE Marat Maugham ? Le fameux Marat avec qui mon cousin est parti en France ? » Merde. Voilà qu’elle jurait intérieurement dans la langue des moldus. LE Marat dont son presque frère n’arrêtait pas de lui parler. Celui-là même qu’elle aurait voulu rencontrer pour deux raisons : la première pour lui lancer un maléfice pour se venger de l’enlèvement de l’être qui lui était le plus cher ; la seconde… parce qu’il s’agissait du meilleur ami de Raphaël, et que cela faisait des années qu’elle rêvait de le rencontrer, pour savoir enfin à quoi il ressemblait vraiment, pour le connaître tout simplement. Et voilà qu’il était en chair et en os devant elle ! Son rougissement de s’accentuer, tandis qu’il reprenait la parole. « Il n’est pas rentré après le boulot, je suppose qu’il a un rendez-vous, il ne reviendra que demain. Je viens souvent ici, j’ai les clés, faut pas que ça te surprenne de me voir dans le coin. » Soupir d’agacement. Elle allait tuer son cousin, c’était plus que certain. Comment avait-il pu oublier qu’elle allait passer ? Tête de linotte. Mais là n’était plus vraiment la question maintenant, quoi qu’il arrive, la vie de Raphaël Callaghan allait rapidement prendre fin. Quelle tristesse… Mort si jeune. Non, désormais, elle avait LE Marat face à elle, ce fameux Archie dont son cousin lui rabattait les oreilles, et qu’elle tenait prisonnier. Wouhou ! En fin de compte, il n’est pas si terrible que ça le fameux Maugham ! ‘Garde-toi bien de citer cela à voix haute ma petite Ely… Ce type peut te casser en deux en un seul coup. ‘ Mince … C’est que malgré tout, il lui faisait assez peur le beau gosse de service. Hum … Balayons ces pensées et revenons en à nos moutons.

A petits pas, elle se rapprochait, jusqu’à finir par abaisser sa baguette, le simple fait d’avoir entendu son nom était une preuve suffisante qu’elle était… en sécurité ? Face à lui, elle ne se sentait vraiment pas aussi grande qu’une petite souris, et sincèrement, s’il y avait eu un trou dans un des murs de la maison, elle s’y serait volontiers cachée, pour ne plus avoir à faire à ce regard perçant… Ne plus exister n’était pas une mauvaise solution aussi. Dans un soupir de soulagement, elle se laissa tomber dans le fauteuil qui était le plus en face de lui, repoussant par la même occasion sa longue chevelure couleur des blés. Ce rose aux joues ne semblait guère vouloir s’effacer, et il ne semblait pas évident pour l’ancienne joueuse de Quidditch de se mettre à l’aise. Détaillant ainsi le jeune homme, elle eut un hoquet de surprise en s’apercevant qu’elle ne l’avait pas encore détaché, aussi, agitant sa baguette, les liens qui le tenaient vinrent à disparaître, tandis qu’elle cherchait déjà à se confondre en excuse. « Pardon, sincèrement… Mais euh … » Soupir. « Recommençons de zéro. Elÿthiæ Callaghan, la cousine de Raphaël. Désolée pour le sortilège. » D’accord… Le verre d’alcool pour se remettre maintenant ? « Elle était sympa, ta chanson… » Si elle avait les yeux baissés, la jeune étudiante les releva aussitôt, scrutant le sombre regard de son compagnon de soirée… Nota bene N°3 « Vous êtes conscients que je suis dans l’obligation de vous tuer maintenant ? » Humour quand tu nous tiens … Non sincèrement, c’était la menace la plus sérieuse qu’ait jamais faite Elÿ … Ou pas. Non, vraiment, c’était bien la plus sérieuse. « Pas un mot à Raphaël… cette chanson ne vous était pas destinée… oh et puis zut ! Vous avez vraiment tué ma mise en scène ! » Se relevant, elle se débarrassa de sa cape avant de retourner dans le couloir, cherchant le présent qu’elle avait acheté pour son cousin. Tant pis pour lui, il n’avait qu’à être là. « Vous aimez le whisky ? C’était pour Raph’, mais puisqu’il n’est pas là… » Et de faire comme si elle était chez elle, allant chercher deux verres dans le meuble où ils étaient rangés, versant le liquide ambré dans le cristal. « A la plus grande honte de ma vie. »
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MessageSujet: Re: Hello Stranger ! {Marat}   Hello Stranger ! {Marat} Icon_minitimeLun 26 Sep 2011 - 21:38

La mort se lisait dans ses yeux au violet d'outremer, ou plutôt: une envie de suicide adolescente et démesurée qu'il fallait à tout prix arrêter. Les femmes de « son milieu » étaient habituellement si vulgaires et si décomplexées qu'il se savait entièrement démuni face à cette douce jeune fille en fleur, rougissante, étouffante de honte – une honte ma foi bien peu honteuse. À l'entente de son prénom précédé de « fameux », ses yeux s'agrandirent. Avait-il une réputation qui le dépassait sans qu'il le sache? Raphaël lui avait-il fait une publicité excessive? Il haussa un sourcil – qui devait sans le moindre doute altérer de beaucoup son charme de « prisonnier du soir bonsoir », ouvrant la bouche pour répondre, cherchant activement une phrase à rendre au regard admiratif que lui couvait la dénommée Elÿthiae – des parents simples et humbles, de toute évidence. Il s'apprêtait à sortir un truc qui allait ressembler vaguement à: « ah oui, la France » dans un accent français pitoyable, quand heureusement, elle ne lui en laissa pas le temps, sursautant et plaquant une main sur sa bouche, le faisant sursauter à son tour. Ah, les liens. Il la regarda sans comprendre: pensait-elle réellement qu'il ne pourrait pas se les retirer sans son aide? Comme elle avait l'air très sérieuse, et même désolée, il renonça à toute tentative d'explications de la chose, se laissant libérer de bonne grâce, un sourire en coin. « Aucun problème, t'inquiète » ou: comment avoir le don d'être toujours un peu trop détendu dans chaque situation. Il se massa légèrement les poignets, tout en s'asseyant plus confortablement dans le canapé: à présent qu'elle s'était dégourdie, du moins assez pour se poser en face de lui, il pouvait se détendre à son tour. Elle ouvrit la bouche et inspira un coup pour parler, aussi redoubla-t-il d'attention à son égard, soucieux de se faire pardonner pour la frayeur qu'il lui avait causée. « Vous êtes conscients que je suis dans l’obligation de vous tuer maintenant ? » Ses yeux s'écarquillèrent et il éclata de rire. Merde, alors elle avait aussi de l'humour, pour de vrai? Voilà qu'il commençait à reconnaître le sang de son âme frère dans ce petit visage angélique, pour la première fois. Il écarta légèrement les bras en signe de soumission. « Je t'en prie, fais-donc. Je suis sûr que ça doit être très agréable. » Elle avait commencé l'humour, et Dieu sait que les femmes drôles sont rares, alors maintenant qu'on y était, on n'allait quand même pas reprocher à son ton de se faire un peu aguicheur, si? Mais non, c'est une coutume de chez nous, ça rapproche les peuples. Il rit encore à sa seconde remarque, n'étant véritablement pas habitué à ce que les petites étudiantes tentent l'humour devant lui, et encore moins à ce qu'il s'agisse réellement d'humour. Petit à petit, Elÿthiae perdait de sa candeur épuisante, de son air pincé vexant, et gagnait en intérêt – ce fut particulièrement lorsqu'elle se leva d'un bond, lui balançant aux yeux toute sa taille immense et ses jambes à n'en plus finir, qu'il se rendit compte qu'en plus d'être drôle, elle était bonne. Vous connaissez les hommes – somme toute assez niais – il ne leur en fallait pas énormément pour faire d'une dinde fuyarde une magnifique femme au courage extraordinaire. À partir de maintenant, Elÿthiae était devenue une jeune femme (remarquez la fin définitive du terme « fille ») d'un courage et d'un aplomb hors du commun, d'un humour remarquable et, pour compléter le tableau, plus magnifique que toutes les étudiantes de son âge. Quand Raphaël saurait ça... Mais il savait déjà, remarque. Quoi que. Comment faisait-il pour se retenir devant Elÿthiae? Les liens du sang qui les unissaient suffisaient à faire taire en lui cet avis pourtant bien masculin, enfin bien naturel? C'était probable: Marat lui-même savait que Jenna était parfaitement jolie et très attirante, mais il le savait parce qu'il se contentait de s'en douter, son petit doigt le lui ayant murmuré à l'oreille pendant son sommeil. Maintenant qu'il y pensait, il n'avait jamais posé un seul regard sur la poitrine de Jenna, ni sur ses fesses, ni sur son visage pour en contrôler l'effet charnel et séduisant. Il ne voyait qu'une poupée adorable à la chair rose et douce. Évidemment, Elÿthiae Callaghan, elle, n'avait rien d'un grand bébé.

Une cascade de cheveux blonds penchés vers lui le tira de ses pensées. Entre l'or de ses cheveux scintillait une bouteille de whisky, qualité irréprochable, et au-dessus de ce même or et de cette même bouteille, deux lagons mauves l'observaient en lui proposant un verre. Non, il avait du se passer un truc, quelque chose, une explosion, il avait du crever sur le coup et à présent, l'Enfer venait le tourmenter à mort en lui présentant sur un plateau la cousine presque soeur de son meilleur ami. Il prit la bouteille des mains de la dite cousine – une jeune femme de bonne famille qui sert du whisky, ça ne se fait pas allons – en lui adressant un regard profond. « Il faut me tutoyer, d'accord? » Il rapprocha de lui les deux petits verres qu'elle avait pris la peine de sortir, et les remplit évidemment à ras-bord, sans prendre soin de ménager la santé fragile d'une étudiante dans la fleur de l'âge. Il poussa vers elle le verre, levant le sien sans la quitter des yeux, sourire aux lèvres. « À ta plus belle prestation », dit-il, le regard rieur. Il vida son verre d'un trait, sans prendre la peine de regarder si elle faisait de même ou non. Tout dépendait de si elle voulait passer une bonne soirée ou aller au dodo de bonne heure, mais qu'elle ne compte pas sur lui pour le border. Hic. Il reposa son verre et, par la même occasion, son regard sur elle. « Raph n'aurait pas apprécié comme je l'ai apprécié, j'ai un sens artistique plus développé. » L'allusion au « talent » de Raphaël pour la peinture le fit sourire. Il était sûrement le seul, mais il considérait Raphaël Callaghan comme un grand artiste. Seulement, il lui aurait fallu peindre avec les pieds plutôt qu'avec la tête et les mains pour accéder à son entière reconnaissance.
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MessageSujet: Re: Hello Stranger ! {Marat}   Hello Stranger ! {Marat} Icon_minitimeMer 5 Oct 2011 - 19:36

Et peu à peu, la belle de se détendre, ménageant ce pauvre cœur tantôt effrayé. Ce n’était guère le moment de s’affoler et de claquer entre les doigts du jeune homme qui lui faisait face. Et pas n’importe quel jeune homme. LE Maugham, celui-là même qui avait cultivé sa curiosité, une légère admiration pour avoir sut supporter son cousin durant autant de temps. Elle en venait parfois à l’observer à la dérobée, ce n’était pas tous les jours qu’elle l’aurait face à elle après tout, quand bien même il pouvait prétendre le contraire. Au fond, peut-être que ça ne la dérangerait pas. Quoi que… A bien y réfléchir, il possédait quand même un petit côté effrayant, et puis, ce n’était pas son ami, seulement une connaissance pour l’heure… Mais diable quelle connaissance ! Et le voilà qui éclatait de rire, caressant sa peau à l’en faire frissonner, répondant à sa pseudo-menace par un air amusé tout autant que soumis. « Je t’en prie, fais-donc. Je suis sûr que ça doit être très agréable. » Cette fois, ce fut au tour de la jeune demoiselle de sourire un peu plus, sans jamais pouffer, laissant son regard mauve rire pour elle. Voilà qu’en plus, il en redemandait ? « Grande Morgane, serait-ce une invitation à essayer ? Prenez garde, je pourrai vous prendre au mot et profiter de votre sommeil pour tenter ma chance. » Cette fois-ci, un rire amusé, non, elle ne se voyait réellement pas pénétrer la chambre de son hôte pour lui prouver qu’elle pourrait bien être capable d’un faux-meurtre sur sa personne. N’abusons pas de cette chance qu’elle avait. Après tout, jusqu’à présent, il n’avait pas l’air de lui tenir rigueur du mauvais châtiment qu’elle lui avait infligé. En même temps… Il lui fallait reconnaître qu’il était fautif ! On ne terrorise pas ainsi les jeunes filles sans s’annoncer, même de loin. Mauvaise foi quand tu nous tiens. Néanmoins, il pouvait au moins se vanter d’une chose : elle commençait sérieusement à se dérider, à abandonner l’image de jeune fille sage qu’apportait son physique, pour une bien plus décontractée, et que bien peu de personnes connaissaient réellement. Autrefois, elle serait restée candide jusqu’à ce que son cousin arrive, autrefois, sans doute aurait-elle ignoré l’intrus, menant sa vie tout en l’observant de bien loin… Mais aujourd’hui, et sans doute dû au fait qu’elle avait durant plusieurs années côtoyé des hommes par le biais du Quidditch, elle en était arrivée à se lâcher rapidement, délaissant son manteau d’oie blanche pour un autre, bien moins sage, quand bien même elle conservait pour elle une fraîcheur touchante tout autant qu’une douceur naïve. Et parce qu’il était celui qu’elle ne connaissait que par le biais de quelques aventures douteuses, elle ne pouvait se permettre de le snober, elle n’en avait pas même l’intention. Et pour ce faire, mieux valait se montrer parfaite hôtesse, notamment en saoulant l’invité. Qui sait ce qu’elle pourrait lui faire faire une fois saoulé ? Hin hin hin… Oui oui, elle était bel et bien en train d’y réfléchir, mignonne petite fille.

Au regard de son hôte sur la bouteille, elle avait certainement plus que très bien choisie. Un point pour elle. Et ce regard venant se planter dans le sien… d’un côté, elle aurait sincèrement put fondre si elle était du genre fille facile… mais d’un autre côté, croyez-le ou non, mais sous ses airs de parfaite maitresse de maison, sous sa mine enjouée et simple, elle était effrayée. Il dégageait quelque chose de terriblement … diaboliquement excitant. C’était bien difficile pour elle d’expliquer ce qu’elle pouvait ressentir en l’instant. Elle savait qu’elle pouvait faire confiance à ce type, mais d’un autre côté, elle ne le connaissait pas, et l’arrivée de son cousin l’aurait sans doute rassuré un tant soit peu. Brrr. Sans protester, elle lui laissa la bouteille, reprenant place dans le canapé, non sans ôter ses chaussures pour les jeter loin dans le salon. Après tout, elle était un peu chez elle, et elle doutait que cela dérange le jeune homme outre-mesure. Et… WOW ! Il ne faisait pas semblant quand il remplissait les verres lui ! Autant Raphaël lui donnait des mini-doses, autant Marat allait certainement la saouler au bout du second verre ! Bah, on a qu’une vie après tout. Attrapant le verre, elle trinqua contre le sien, suivant le mouvement non sans une certaine appréhension… L’alcool glissa le long de sa gorge, brûlant. Toussotant, elle reposa le verre, non sans lâcher une certaine expression de dégoût « Bouark. » Non décidément, elle préférait amplement la vodka et la tequila. « Ma plus belle prestation ? Attends que je trouve une chanson parfaite pour toi et on en reparlera » Cap ? Pas Cap ? Oh que si. Et il n’allait certainement pas être déçu du voyage s’il la provoquait dans ce sens. Une Elÿthiæ alcoolisée, c’est un spectacle à ne pas manquer, et un amusement garanti. « Raph n’aurait pas apprécié comme je l’ai apprécié. J’ai un sens artistique plus développé. » Un rire étouffé, tandis qu’elle captait déjà l’allusion. La période artistique de Raphaël n’avait échappé à aucun membre de la famille, certains en avaient souffert plus que d’autres. Certes, Elÿ avait sut noter les progrès de son cousin, mais il n’en demeurait pas moins que ses tableaux ne valaient pas ceux d’autres artistes, bien qu’elle se soit toujours gardée de lui faire remarquer, aussi ne fit-elle aucune allusion, se contentant de ravaler le fou rire qui commençait à la gagner tandis qu’elle pouvait d’ores et déjà se remémorer des œuvres de Callaghan mâle.

Se relevant de nouveau, elle fit glisser son verre en direction de Marat, signifiant bien qu’elle n’allait pas s’arrêter en si bon chemin, avant de se diriger vers le poste de radio, tournant les boutons pour l’allumer puis pour chercher une station digne d’intérêt. L’alcool pouvait chauffer, mais sans ambiance autour, la soirée pouvait devenir rapidement morne. « Tu as un style de musique particulier ou faut-il que je te dédicace ma prochaine chanson ? » lâcha t’elle sourire aux lèvres, le grésillement de l’appareil laissant entrevoir quelques notes de jazz manouche. « Oh, et je danse aussi ! J’en ai assez pour te promettre une soirée riche en émotions. Et pour me faire pardonner de mon insolence. Profites-en, ce n’est pas tous les soirs que j’accepte de me taper la honte pour quelqu’un. »
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